Avec notre correspondant à Kiev, Laurent Geslin
Le temps est à l’orage entre l’Ukraine et l’Union européenne. Bruxelles, qui dénonce le procès politique intenté contre Ioulia Timochenko, l’ex-Première ministre ukrainien, est passée des avertissements aux actes. La venue du président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a été repoussée à une date ultérieure quand les conditions seront plus favorables pour faire des progrès sur les relations bilatérales.
Selon de nombreux observateurs en Ukraine, ce camouflet pourrait retarder les négociations en vue d’un accord d’association entre Kiev et l’Union européenne. Ce mardi matin dans le journal Den, Sergey Tigipko le vice-Premier ministre ukrainien avait un ton menaçant : « Si l‘Europe dit non à l’Ukraine, le pays pourrait se réorienter vers l’Union douanière avec la Russie ».
Pour l’heure, au sein du Parti des régions du président Ianoukovitch, on se veut rassurant : « L’Ukraine continuera de travailler pour se mettre aux normes européennes. » Reste que l’attitude de Viktor Ianoukovitch, hostile à tout compromis sur l’affaire Timochenko, agace les Occidentaux. « L’Ukraine est un pays indépendant, a-t-il rappelé lundi 17 octobre, et je n’ai pas le droit de me mettre à la place de son système judiciaire ».