Ioulia Timochenko condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoir

Jugée depuis le 24 juin, l'opposante et ex-Premiere ministre ukrainienne a été reconnue coupable d'abus de pouvoir, ce mardi 11 octobre 2011 par un tribunal de Kiev, et condamnée à sept ans de prison. Elle a annoncé qu'elle contestera sa condamnation devant la justice européenne.

Le tribunal a déclaré ce mardi Ioulia Timochenko coupable et l'a condamnée à une peine de sept ans de prison. Le parquet a donc jugé que l'ancienne Première ministre s'était rendue coupable d'abus de pouvoir en ordonnant à la compagnie gazière publique Naftogaz de signer un accord avec la Russie en 2009. C'est le verdict rendu ce mardi matin par le juge Rodion Kireïev alors qu'elle était en détention provisoire depuis le 5 août dernier.

Elle devra aussi verser 1,516 milliard de hryvnias (environ 200 millions de dollars) de dommages à l'entreprise publique des hydrocarbures Naftogaz pour rembourser les pertes occasionnées. L'opposante aura aussi interdiction d'exercer des fonctions officielles pendant trois ans.

Après l'annonce du jugement, Ioulia Timochenko a appelé à lutter contre l'autoritarisme et annoncé qu'elle contesterait sa condamnation devant la justice européenne. « Nous allons nous battre pour défendre notre réputation devant les instances européennes. Nous devons être forts et protéger l'Ukraine de l'autoritarisme et de l'absence de liberté », a-t-elle déclaré.

Le parquet accusait la principale opposante au président Viktor Ianoukovitch, d'avoir imposé ce contrat gazier avec la Russie au détriment des intérêts de l'Etat. Celle qui fut l'égérie de la « révolution orange » se considère, elle, comme victime d'un procès politique et d'une vengeance du président Viktor Ianoukovitch, qui l'avait battue de peu lors de la présidentielle de février 2010. 

L'Union européenne (UE)a aussitôt menacé l'Ukraine d'importantes «conséquences » si l'ex-Première ministre ne bénéficie pas d'une procédure d'appel équitable, notamment par rapport à la conclusion de l'accord d'association UE-Ukraine en cours de négociation, a indiqué la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Pour sa part, la Russie a dénoncé le caractère « anti-russe » de cette condamnation.

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