Avec notre correspondant à Kiev, Laurent Geslin
La chaine humaine n'aura pas résisté bien longtemps. Massés devant le tribunal, les partisans de Ioulia Timochenko ont tenté quelques instants de bloquer le fourgon blindé qui transportait l'opposante vers un centre de détention de Kiev. En vain, quelque 200 policiers des forces spéciales ont dispersé les manifestants, avant d'escorter le véhicule le long de Kreshchatyk, la plus grande avenue de la capitale ukrainienne.
C'est donc en prison que dormira désormais l'ancienne Premier ministre, un tournant majeur dans le procès médiatique de la principale figure de l'opposition ukrainienne. Le juge en charge de l'affaire a décidé d'autoriser l'arrestation de Ioulia Timochenko pour « des violations répétées des injonctions du tribunal », et ce malgré les mises en garde de l'Union européenne et des Etats-Unis, qui s'inquiètent du caractère « politique » de ce procès.
De son côté, le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a fait savoir qu'il n'avait « rien à voir » avec l'incarcération de l'opposante. Le procès de Ioulia Timochenko devrait reprendre le 8 août, dans un climat plus que houleux.