Avec notre correspondant à Kiev, Laurent Geslin
«C’est une farce, un cirque, et non un procès». Lors de la première journée d'audience, Ioulia Timochenko a directement attaqué le président Viktor Ianoukovitch coupable, selon elle, de vouloir «l'anéantir». «Je vous considère comme une marionnette de l'administration présidentielle», a-t-elle lancé au juge en charge de l'affaire.
Dès le matin, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées à l'extérieur du tribunal pour apporter leur soutien à l'ancienne égérie de la «révolution orange». Si elle est reconnue coupable, Ioulia Timochenko encourt jusqu'à dix ans de prison, alors que l'Union européenne et les Etats-Unis ont déploré l'existence d'une justice «sélective» en Ukraine.
Selon certains experts à Kiev, Ioulia Timochenko ne devrait être condamnée qu'à une peine de prison avec sursis. Cette sanction pourrait cependant être suffisante pour écarter la principale opposante du pays des élections législatives de 2012 et des présidentielles de 2015.
Depuis juillet 2010, une dizaine de membres de l'ancien gouvernement ont été arrêtés pour abus de pouvoir. Ils sont tous en attente de jugement.