L'icône de la Révolution orange a des soucis à se faire. Si le tribunal prouve sa culpabilité, Ioulia Timochenko risque une peine allant de sept à dix ans de prison et l'interdiction d'occuper certaines fonctions de l'Etat pendant trois ans.
Le parquet accuse l'ex-Premier ministre d'avoir détourné quelque 210 millions d'euros. De l'argent que l'Ukraine aurait obtenu en vendant ses quotas d'émission de carbone non utilisés. Ce système a été mise en place par le protocole de Kyoto et donne à chaque Etat l'autorisation de vendre ses droits à polluer la planète. Mais Ioulia Timochenko aurait par la suite utilisé - de façon illégale - ce fonds pour combler le déficit de la Caisse des retraites. « Une accusation absurde », se défend l'intéressée. « J'ai versé des retraites et ce n'est pas un crime ! », a-t-elle déclaré.
Dans l'opposition depuis mars, Ioulia Timochenko se dit victime d'une chasse aux sorcières orchestrée par le nouveau président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Dès son arrivée au pouvoir, les ennuis judiciaires avaient en effet commencé pour sa plus virulente rivale, avec une première enquête pour corruption.