Avec notre correspondante à Moscou,Anastasia Becchio
L’ATR-72 devait relier Tioumen à Sourgout, deux villes situées en Sibérie occidentale. Le vol était opéré par Utair, une compagnie russe privée de premier plan, qui effectue les liaisons régionales en particulier en Sibérie et dans l’Oural. L’avion venait de gagner une altitude de 100 mètres lorsqu’il a subitement disparu des écrans radar tout juste trois minutes après son son décollage. En touchant le sol, le bimoteur à hélices, s’est disloqué en trois parties, dans un champ enneigé, à proximité d'un village.
Pour comprendre le scénario du drame, les enquêteurs espèrent obtenir des informations auprès des témoins qui assurent avoir vu de la fumée sortir des réacteurs au moment où l'avion tombait. Les passagers rescapés, en état de parler, doivent aussi rapidement être interrogés. Les membres de l’équipage ont tous péri dans la catastrophe.
Parmi les versions étudiées, les enquêteurs privilégient la piste d’un défaut technique. C’est ce qu’indique le représentant officiel du comité d’enquête russe. Cette thèse est accréditée, selon Vladimir Markine par le fait que l’équipage ait tenté de retourner vers l’aéroport. L'analyse des boîtes noires qui permettra d'en savoir plus a déjà débuté et des échantillons de kérosène ont été prélévés sur les lieux de l’accident. Des experts français, canadiens et britanniques ont également été sollicités, l’ATR étant un avion de fabrication européenne.
La série noire se poursuit donc pour la Russie. En septembre dernier, un avion s’était écrasé au décollage près de Iaroslavl (nord-ouest de Moscou), faisant 44 morts. Le président Medvedev avait alors ordonné une vérification de toutes les compagnies aériennes et la mise au rancart des appareils de conception soviétique les plus anciens. Ces neuf derniers mois, plus de 120 personnes ont péri dans une catastrophe aérienne en Russie.