Syrie : l’opposition en quête d'unité

L'opposition syrienne tente de s'engager sur la voie de l'unité. Les différents courants qui la composent se sont réunis à Istanbul le 27 mars et ils ont reconnu le Conseil national syrien comme le «représentant formel» du peuple syrien. L'opposition demande toujours à Bachar el- Assad de retirer ses chars des villes en gage de bonne foi. Les Etats Unis demandent aussi des preuves de la bonne volonté du régime, Damas ayant accepté le plan de sortie de crise de Kofi Annan. Une décision qui n'a pourtant pas fait cesser les violences en Syrie. Des violences qui auraient fait 9 000 morts depuis le début de la révolte, dernier bilan des Nations unies publié mardi.  

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

A quelques jours de la Conférence des amis de la Syrie (deuxième du nom), qui doit se tenir le 1er avril à Istanbul, l’opposition syrienne essaie d’afficher son unité : le CNS, Conseil national syrien, reconnu par plusieurs puissances internationales comme interlocuteur et représentant officiel de l’opposition, a été confirmé dans ce rôle malgré une forte contestation interne, mais le soutien de la communauté internationale tant attendu est à ce prix.

Quarante-huit heures de débats, pour l’affichage d’une unité de façade qui risque à la fois de ne pas faire illusion devant les participants à la Conférence des amis de la Syrie ce week-end, et surtout de ne pas survivre longtemps aux divisions intestines.

Si le Conseil national syrien a été confirmé dans son rôle d’interlocuteur privilégié voire unique sur la scène internationale, c’est parce qu’il avait déjà été désigné comme tel par plusieurs puissances, européennes notamment. Mais il n’était un secret pour personne qu’une forte minorité contestait cette suprématie, et la Turquie, hôte de la future conférence, menaçait de ne pas reconnaître officiellement le CNS comme représentant unique de l’opposition syrienne si elle n’élargissait pas sa base.

On a donc trouvé un accord pour rassembler un maximum de tendances de cette opposition, sauf les Kurdes, dont les revendications, comme le droit à l’autodétermination, font craindre l’éclatement de la nation syrienne. Mais les comités révolutionnaires, impliqués sur le terrain et mal à l’aise avec un Conseil par trop honorifique, ont obtenu de nouvelles élections au sein des instances dirigeantes par une Assemblée qui doit elle-même être révisée, et ce pas avant les semaines à venir. Autant dire que rien n’est réglé.

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