Il faut d'abord distinguer l'opposition de l'intérieur et celle de l'extérieur. La première est représentée par les comités de coordination locaux. Ce sont eux qui dans les quartiers, les villages syriens organisent au quotidien, des manifestations pacifiques. Chaque jour, ils bravent le mur de la peur et se structurent un peu plus.
Demain, ils représenteront certainement l'opposition politique de la Syrie. Ils sont actuellement déconnectés de l'opposition extérieure, du Conseil national syrien. Le CNS qui s'est parallèlement décrédibilisé au fil des mois, en raison notamment de son incapacité à se fédérer et à représenter un vrai contre pouvoir.
Il est vrai que réunir des tendances aussi différentes que des Frères musulmans, des marxistes, des défenseurs des droits de l'homme ou encore des Kurdes n'est pas une mince affaire. Un an n'aura pas suffi aux Syriens pour dépasser leur fâcheuse tendance à se diviser, au contraire.
Un troisième courant, regroupant les déçus du CNS et du Comité de changement démocratique, est sur le point d'être officiellement créé ce week-end. La présence d'un nouvel acteur va compliquer encore un peu plus les choses, et laisse la communauté internationale devant de multiples interlocuteurs, qui ont en commun de se détester.
Fabrice Balanche, du Groupe de recherche et d'études sur la Méditerranée et le Moyen- Orient explique les raisons de ces divisions au sein de l'opposition syrienne.
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Hier, la répression a fait au moins 37 morts. L'armée syrienne poursuit son offensive contre les bastions de la rébellion, après avoir repris mardi, la ville d'Idleb, près de la frontière avec la Turquie. En un an, le bilan des victimes de la répression du régime syrien s'élèverait à 8 500 tués. Amnesty International a dénoncé par ailleurs la « torture systématique » des détenus atteignant « un niveau jamais vu pendant des années ».
Et selon l'ONU, plus de 30 000 Syriens fuyant la répression se sont réfugiés dans les pays voisins, alors que 200 000 ont été déplacés à l'intérieur du pays.
Sur le plan diplomatique, c'est demain vendredi que Koffi Annan rendra compte de sa mission en Syrie. Il dit avoir demandé des éclaircissements au régime syrien, après avoir fait des propositions pour un arrêt des violences.
Une manifestation de soutien à l'opposition syrienne est prévue ce jeudi à l'occasion du premier anniversaire du soulèvement en Syrie. Plusieurs ONG ainsi que la Ville de Paris, appellent à un rassemblement sur le parvis de l'Hôtel de ville.