Des législatives « libres et indépendantes », c'est ce qu'annonce Bachar el-Assad au moment où la Ligue arabe dénonce des crimes contre l'humanité et demande une enquête internationale sur ce qui s'est passé à Homs dimanche dernier quand une cinquantaine de femmes et d'enfants ont été massacrés.
Bachar el-Assad a donné mardi en fin de journée sa réponse aux propositions de médiation de Kofi Annan. «Ils ont répondu, nous examinons leurs réponses, nous n'avons pas d'autre commentaire pour le moment» a déclaré à l'AFP le porte-parole du médiateur, Ahmad Fawzi.
Bachar el-Assad joue la montre et les effets d'annonce, mais aussi le fer et le feu contre son opposition qu'il continue de traiter de « terroriste ». Difficile de croire donc qu'il va répondre aux voeux de l'envoyé spécial des Nations unies, Kofi Annan, qui lui demande de suspendre les hostilités, d'autoriser un accès humanitaire et surtout d'ouvrir un dialogue politique. Des demandes qui ont déjà été maintes fois formulées par les diplomaties arabes et occidentales. Sans succès. Bachar el-Assad organisant un référendum constitutionnel fin février quand une présidentielle aurait pu convaincre l'opposition de renoncer à la lutte armée. Une option militaire soutenue par les monarchies pétrolières du Golfe.
Aujourd’hui, la solution politique paraît distancée tant par l'obstination de Bachar el-Assad que par la montée en force de l'armée des déserteurs et les embuscades tendues aux forces du régime, comme ce mardi dans la région sud de Deraa, qui s'était enflammée la première il y a tout juste un an.
La prise d'Idleb par l'armée
Alors que l'Observatoire syrien des droits de l'homme annonçait mardi soir la mort d'au moins 48 personnes dont de nombreux membres des forces de sécurité, le régime annonçait lui la prise de la ville d'Idleb, près de la frontière turque.
Des frontières que de nombreux Syriens tentent de franchir pour échapper aux combats. Ils seraient environ 30 000 réfugiés syriens à avoir fui les combats et passé les frontières, et 200 000 déplacés à l'intérieur du pays. C'est le Haut-commissariat aux Réfugiés qui a annoncé ces chiffres ce mardi, alors que cette instance de l'ONU vient de nommer un coordonnateur régional pour les réfugiés syriens en la personne de Panos Moumtzis, qui avait déjà auparavant été le coordonnateur humanitaire de l'ONU pour la Libye. Il devrait se rendre cette semaine dans la région.
Le minage des frontières turque et libanaise
Bernard Valéro, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, insiste sur le rôle des pays voisins qui accueillent les réfugiés, notamment le Liban.