Fuite de gaz en mer du Nord: Total met en place un plan d’urgence

Le groupe pétrolier Total est confronté en mer du Nord à son plus gros incident depuis au moins dix ans. L'une de ses plateformes connaît une importante fuite de gaz à environ 240 kilomètres au large des côtes écossaises. Le groupe français a mis en place un plan d'urgence avec des mesures drastiques et l’évacuation de son personnel sur place. Mardi soir à la Bourse de Paris, la perspective d'un incident majeur a fait chuter brutalement l'action de Total, qui a perdu d'un coup 5,9%.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

La catastrophe dans le golfe du Mexique avec l’explosion de la plateforme Deep Water de BP, il y a deux ans, est dans tous les esprits. Total ne veut donc prendre aucun risque. Après l’évacuation dès dimanche des 238 employés de la plateforme d’Elgin, à 240 kilomètres au large de l’Ecosse, et la coupure de l’électricité pour limiter les risques d’explosion, un périmètre de sécurité a été établi interdisant la navigation à moins de deux milles nautiques (3,7 km) ainsi que le survol de la zone par les avions et les hélicoptères. De son côté la compagnie Shell a évacué ses employés se trouvant sur deux de ses installations situées à quelques kilomètres de là.

Néanmoins, les responsables de Total admettent qu’au-delà de ces mesures de précaution, ils ne peuvent pas faire grand chose dans l’immédiat et restent très inquiets. Le gaz qui continue actuellement de fuir et forme un nuage au-dessus de la plateforme d’Elgin, est extrêmement inflammable et toxique selon les océanographes. Une torchère brûle toujours sur le lieu de l’incident. C’est habituel sur ce type de plateforme mais si le nuage de gaz venait à changer de direction, c’est un risque supplémentaire d’explosion.

La compagnie française a avoué que l’une des solutions avancées pour stopper la fuite, le forage d'un puits de secours qui permettrait de réduire la pression dans le puits d'origine, est une opération de longue haleine qui prendrait au moins six mois. Un délai dont s’alarment les organisations écologistes qui plaident depuis longtemps pour que la Grande-Bretagne se tourne vers des énergies propres comme le vent, le soleil et la mer.

Partager :