Russie: des policiers du Tatarstan accusés de viols et de violences, après la mort d'une victime

Un homme est mort après avoir été violé dans un commissariat de Kazan, au Tatarstan, à 700 km à l’est de Moscou. Depuis que cette affaire a été rendue publique en début de semaine, les témoignages de violences physiques et sexuelles pratiquées dans ce poste de police se multiplient.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Les défenseurs des droits de l’homme ont retrouvé au moins 6 nouvelles victimes présumées des policiers du commissariat Dalny, de Kazan. C’est là que le 9 mars dernier, un homme de 52 ans était emmené, soupçonné d’avoir commis un vol. Pour tenter de le faire avouer un délit mineur, des policiers l'ont alors sauvagement violé avec une bouteille de champagne. L'enquête a montré qu'ils avaient par ailleurs falsifié des documents pour le mettre en détention. Le lendemain, l’homme était hospitalisé d’urgence. Il mourrait quelques heures plus tard de blessures internes, consécutives au viol. Quatre policiers suspects ont été placés en détention provisoire, un cinquième a été assigné à résidence.

Une fois l’affaire dévoilée, les témoignages se sont accumulés. 

Une jeune femme de 20 ans a accusé les policiers de ce même commissariat de l'avoir passée à tabac et menacée de viol avec une bouteille au début de l’année, pour qu'elle avoue un vol. Depuis, cinq autres personnes ont affirmé avoir subi ce même type de violences.

Un scandale d'autant plus embarrassant que la réforme de la police initiée par le président Medvedev prévoyait que tous les agents soient soumis avant la fin de l'année dernière à une série de tests, y compris psychologiques, pour vérifier leurs compétences. Les policiers du commissariat Dalny y avaient échappé.

La réaction du ministère russe de l'Intérieur s'est limitée à un court communiqué annonçant l'envoi de quatre policiers pour apporter une assistance pratique lors des vérifications en cours à Kazan.

Les Russes ne sont que 18% à avoir une opinion positive des policiers et seuls 24% estiment qu'ils travaillent pour protéger la population, selon un sondage de l'institut indépendant Levada.
 

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