Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Honte », crient quelques partisans de Sergueï Oudaltsov dans la salle du tribunal, sitôt le jugement énoncé. Avant d’être emmené par la police, le dirigeant du Front de gauche a le temps de faire une courte déclaration à la presse
« Malheureusement ce jugement montre que nous vivons dans un Etat policier, où le seul fait de se déplacer dans les rues, peut être sanctionné par une interpellation. Je ne peux pas accepter ce jugement, je vais faire appel et j'annonce que je me mets en grève de la faim et de la soif à partir de maintenant ».
L’avocat d’Oudaltsov, Nikolaï Polozov s’inquiète, lui, d’un nouveau durcissement du régime : « Je pense qu'il s'agit d'une tendance générale au serrage de boulons après l'élection. On tente de couper court d'une façon très dure, à n'importe quelle forme de protestation, à n'importe quelle action ».
Alexei Sakhnine, un des coordinateurs du Front de gauche, estime pour sa part que ce jugement montre que les autorités ont choisi leur voix pour contrer la contestation, qui marque quelques signes de faiblesse : « Le pouvoir a senti que la vague de protestation était en repli, et il se dépêche, avec de telles méthodes, d'isoler, de marginaliser et d'écarter du terrain politique les chefs de la contestation qui lui semblent les plus dangereux ».
Sergueï Oudaltsov a à plusieurs reprises été condamné à des peines de prison l’année dernière pour des faits similaires. Il a aussi dû être hospitalisé à plusieurs reprises, après avoir refusé de s'alimenter en détention.