Avec notre correspondante à Moscou, Anatasia Becchio
La manifestation bat encore son plein, mais Sergueï se dirige déjà vers la sortie… « Je suis resté une heure et là je m'en vais, ma fille m'attend. Moi, je suis allé à toutes les manifestations, mais plusieurs de mes amis ne sont pas venus. Certains sont partis en dehors de Moscou, d'autres m'ont dit ' j'en ai marre '. Bien sûr, il y une certaine lassitude », reconnaît Sergueï.
Après les rassemblements massifs de décembre et février, les rangs de l’opposition apparaissent plus clairsemés… Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. C’est ce qu’estime ce militaire à la retraite : « Notre peuple commence à peine à se réveiller. Il est difficile à bouger, mais il faut le bouger. Il faut l'obliger à se lever. Il faut lui expliquer ce qui se passe dans cet Etat. Cela doit être le but principal de toutes ces manifestations », insiste-t-il.
Le député de Russie juste, Guennadi Goudkov, est l’un des chefs du mouvement de contestation hétéroclite né après les législatives contestées de décembre. Il admet que la mobilisation marque le pas, mais estime que, tôt ou tard, les gens redescendront en masse dans la rue : « Tout le monde doit comprendre que le pouvoir ne nous laisse que la rue. Nous ne pouvons pas aller en justice, nous ne pouvons pas changer de pouvoir par des élections honnêtes, regrette le député, il ne nous reste que la rue ».
Les responsables de l’opposition envisagent d’organiser une nouvelle manifestation avant l’investiture de Vladimir Poutine au Kremlin, le 7 mai prochain.