Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Les chiens aboient, la caravane passe », avait répondu laconiquement Mikhaïl Prokhorov au dernier jour de la campagne présidentielle, à un journaliste qui l’interrogeait sur ses liens supposés avec le Kremlin.
Prokhorov, marionnette de Poutine ou homme politique indépendant ? La question reste en suspens. Pour certains, le milliardaire aurait reçu la bénédiction du Kremlin, avant de s’engager dans la course présidentielle. Il aurait été placé là comme candidat destiné à capter les voix de la classe moyenne, descendue en masse dans la rue après les législatives contestées de décembre.
Une image dont Mikhaïl Prokhorov a tenté de se défaire tout au long de la campagne, tout en préférant se poser non pas en opposant, mais en alternative. Son appel à améliorer la démocratie russe et à réformer l'économie a visiblement séduit une partie de la population et lui a permis de terminer troisième la présidentielle, avec près de 8% des voix.
Lors de la soirée électorale, Prokhorov a déclaré qu'il ne voulait pas de poste au sein du prochain gouvernement et qu'il allait se concentrer sur la création de son nouveau parti. Le lendemain, il apparaissait sur scène aux côtés de l'opposition pour dénoncer une élection frauduleuse.
Mikhaïl Prokhorov n'a pas encore réagi à l'invitation de Vladimir Poutine. Et le suspense pourrait encore durer quelques jours, puisqu'il est parti se reposer après une campagne bien remplie.