Russie : l'opposition manifeste contre le retour de Poutine au Kremlin

La police anti-émeutes est intervenue sans ménagement pour disperser les manifestations anti-Poutine, organisées dans la foulée de l'élection du nouveau président. Des milliers de manifestants sont descendus notamment dans les rues de Moscou et Saint-Pétersbourg le 5 mars au soir pour dénoncer les irrégularités du scrutin. Plus de 500 d'entre eux ont été interpellés, et notamment le blogueur anti-corruption Alexeï Navalny ou encore le chef du Front de gauche, Sergueï Oudaltsov.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

C’était le tribun le plus attendu par la foule de manifestants. Alexei Navalny s’avance sur la scène sous les hourras et les applaudissements. Le célèbre blogueur anti-corruption prend la parole pour accuser Vladimir Poutine de boulimie :

« C’est un homme qui a toujours faim. Il a mangé le pétrole, il a bouffé le gaz et il a faim. Il bouffe, bouffe et bouffe. Ils ne s’arrêteront jamais. Ils ne peuvent pas s’arrêter tous seuls ».

Autre image récurrente dans les discours des orateurs, la larme de Poutine venu remercier ses partisans le soir de sa victoire dimanche. Ilia Iachine, l’un des dirigeants du mouvement Solidarité : « Hier, pour la première fois en 12 ans, nous avons vu les larmes du dictateur. Est-ce qu’on a vu des larmes lorsque des maisons ont explosé à Moscou ? Non. A-t-on vu des larmes lorsqu’il y a eu des explosions dans notre métro moscovite ? Non ».

L'ex-champion du monde d'échecs Garry Kasparov n'est pas plus tendre avec le Premier ministre, que ses détracteurs soupçonnent d'être adepte de la chirurgie esthétique : « Je crois que ça n’était pas une larme, c’était un goutte de botox ».

Une larme qui décidément fait beaucoup parler d’elle. Une étudiante tient une pancarte sur laquelle elle a écrit : « Moscou ne croit pas aux larmes de crocodile ».

« Tout le pays se moque de Poutine, tout le monde rit de lui. Plus personne ne croit en lui, mais tout ça tient encore, c’est absurde ».

-------

L'élection de Vladimir Poutine est globalement entérinée par les grandes puissances, y compris occidentales, avec parfois des réserves, comme celles des Etats-Unis qui appellent Moscou à enquêter sur d'éventuelles irrégularités. Poutine a reçu les félicitations d'Angela Merkel, et de Nicolas Sarkozy, même si au nom de la France, Alain Juppé réclame une nouvelle politique russe vis-à-vis de la Syrie.

La victoire de Poutine a été saluée également par la Chine et l'Iran, notamment.

Partager :