Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
La larme à l'oeil de Vladimir Poutine est peut-être la principale intrigue de cette élection, comme l’écrit ce lundi 5 mars Moskovskij Komsomolets. Faute de suspense, les journalistes du QG de Poutine s’en sont inventés, commente le journal.
Le correspondant de la Komsomolskaya Pravda a posé la question au principal intéressé : « J’ai eu une vraie larme. A cause du vent… », a confié Vladimir Poutine. Le vent ? « Mais dans ce cas, pourquoi Medvedev qui était à ses côtés, n’a pas versé une seule larme ? », s’interroge Moskovskij Komsomolets.
Au-delà de l’anecdote, les journaux estiment que le Premier ministre sera confronté à une perte de légitimité durant son 3e mandat. S’il s’impose avec une grosse différence par rapport à ses concurrents, c’est la première fois depuis 2000 que le vainqueur de la course présidentielle ne recueille pas 70%, comme le note les Izvetsia, citant le politologue Boris Makarenko, qui pronostique qu’une partie de la population n’acceptera pas le résultat de ce scrutin.
Mikhail Prokhorov et sa troisième place ont été la principale sensation du scrutin, selon Nezavissimaya Gazeta. Le milliardaire, nouveau venu en politique, qui ne se présentait sous les couleurs d'aucun parti, devance les vétérans de la scène politique russe comme le populiste Jirinovski et le centriste Mironov, avec 7% des voix.
En tant que nouveau visage de cette campagne, « Prokhorov a pu correspondre aux aspirations et aux espoirs d’une partie des habitants des villes en colère », note le quotidien.
Novye Izvestia remarque que « Moscou fait plus confiance à Prokhorov qu’à Ziouganov », bien qu'elle ait quand même choisi Poutine, qui recueille quelque 48% des voix, contre 19% à Prokhorov, selon les résultats quasi-définitifs. Prokhorov, qui a promis de se rendre ce lundi soir à la manifestation de l'opposition à Moscou, où il a visiblement quelques partisans.