Russie: une élection présidentielle sans véritable enjeu

Ce dimanche 4 mars, 109 millions d'électeurs sont appelés à désigner celui qui présidera aux destinées de la Fédération de Russie pour les six prochaines années. Vladimir Poutine devrait retrouver son fauteuil au Kremlin dès ce soir après une parenthèse de quatre ans passée à la tête du gouvernement russe. Un jeu de chaise musicale savemment orchestré avec le président Medvedev, que l'opposition n'est pas parvenue à enrayer en dépit d'une vague de protestation sans précédent.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Cinq candidats sont en lice, mais un seul est en mesure de l’emporter, selon les derniers sondages. Vladimir Poutine, l’actuel Premier ministre, devrait aisément retrouver le poste qu’il avait cédé à Dmitri Medvedev en 2008 (la constitution n’autorisant pas qu'une même personne effectue plus de deux mandats d’affilée).

L’homme fort du pays continue d’avoir le soutien d’une partie de la population, malgré la vague de contestation qui s’est emparée du pays depuis les élections législatives de décembre.

Il a face les chefs des trois partis d’opposition représentés au Parlement : le communiste Guennadi Ziouganov, le populiste Vladimir Jirinovski, le centriste Sergueï Mironov et un nouveau venu en politique, le milliardaire Mikhaïl Prokhorov.

Prévenir les bourrages d'urnes

La plupart des bureaux de vote du pays ont été équipés de webcaméras, dont Vladimir Poutine avait ordonné l'installation pour répondre aux accusations de fraudes formulées par l'opposition en décembre. 180 000 caméras ont ainsi été branchées dans quelque 90 000 bureaux de vote.

Les internautes peuvent ainsi suivre en direct le déroulement du scrutin à Vladivostok, Grozny ou Sotchi. Mais beaucoup estiment que ces caméras ne permettront pas de lutter efficacement contre les fraudes.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été accréditées par les partis politiques pour jouer les observateurs dans les bureaux de vote, et tenter de prévenir tout bourrage d'urne ou falsification des résultats.

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