Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
C’est la grande question qui anime l’internet russe : faut-il ou non aller à la manifestation de l’opposition ? Les responsables du mouvement de contestation né dans la foulée des législatives de décembre, ont multiplié les appels, sur leurs blogs, sur twitter et Facebook, pour inciter les gens à venir défiler ce samedi, sur l'avenue du Nouvel Arbat. Les organisateurs souhaitent mettre à l’honneur les milliers de volontaires qui ont joué les observateurs dimanche dernier, et mis au jour des bourrages d’urnes, des votes multiples ou des truquages de résultats.
Mais après les manifestations massives de décembre et février, le mouvement de contestation pourrait marquer le pas. Après la déception de n’avoir pas pu infliger de second tour à Vladimir Poutine, vient le temps des remises en question.
Le botox de Poutine ne constitue pas un programme
La présence d'ultra-nationalistes au sein de cette opposition hétéroclite commence à en énerver plus d'un. D'autres regrettent l'absence de stratégie. Un éditorialiste de la radio Echo de Moscou explique dans son blog, pourquoi il n'ira plus aux manifestations de l’opposition : « En trois mois, dit-il, aucun plan d’action n’a été mis au point (...) quand aux leaders, ils n'ont rien d'autre à proposer que de parler du Botox de Poutine». Un internaute renchérit dans un message vidéo : « Tous ces visages souriants de citoyens responsables, c’est un récipient, un très beau vase, qu’il faut remplir avec des idées, une stratégie, faute de quoi, il sera facile de briser ce vase».