Russie : Dmitri Medvedev ordonne une révision de l’affaire Khodorkovski

Le président russe a chargé le procureur général de vérifier « le bien-fondé » du jugement dans l'affaire de l'ex-patron de Ioukos et de son associé Platon Lebedev, condamnés à treize ans de prison pour détournement de pétrole. Mais les partisans de Khodorkovski sont sceptiques.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Le président Medvedev répond ainsi à une demande de l’opposition, qui lui avait transmis, lors d’une rencontre à sa résidence, une liste de 32 personnes qu’elle considère comme des prisonniers politiques.

Leur libération est l’une des principales exigences des grandes actions de protestation, qui ont suivi les législatives contestées de décembre.

L’ancien homme le plus riche de Russie, qui avait montré des ambitions politiques, est considéré par de nombreux observateurs comme étant une victime d’un règlement de comptes avec le Kremlin. Avec son ex-associé, Platon Lebedev, Mikhaïl Khordokovski purge, depuis 2003 une peine de 13 années de prison pour fraude fiscale, blanchiment et détournement de pétrole.

L’annonce de Dmitri Medvedev suscite la réserve des avocats de Mikhaïl Khodorkovski. Karinna Moskalenko attend de voir « à quel point les intentions des autorités sont sérieuses ». De son côté, la doyenne des défenseurs des droits de l’homme russe, Ludmila Alekseeva, estime que le jour choisi pour exiger une révision de l’affaire Khodorkovski n’est pas anodin : « Cela ressemble plus à un jeu politique, dit-elle. J’aurais plus salué cette décision si Medvedev l’avait ordonnée au début de son mandat ».

Un sentiment partagé par le Parti communiste, qui voit dans l'ordre donné par le président sur le départ, une façon de calmer la vague de mécontentement qui ne fera, selon lui, que s'amplifier, après le résultat du vote de ce dimanche 4 mars.

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