Avec notre correspondante à Moscou, Madeleine Leroyer
C’est l’histoire d’un oligarque, Mikhaïl Prokhorov, 46 ans et 18 milliards de dollars selon le magazine Forbes. Comme Mikhaïl Khodorkovski, il a bâti sa fortune dans les années 1990 en privatisant à peu de frais. A la tête de sa banque, Onexim, il choisit le nickel puis l’or, l’aluminium et les nouvelles technologies.
C’est aussi l’histoire d’un pouvoir, qui pour mieux se maintenir, crée lui même son opposition : Juste Cause. Un petit parti libéral démocratique toléré à condition de rester loyal au Kremlin.
Pressenti pour en prendre la tête, l’oligarque aurait il mal saisi la consigne ? Le voilà qui se lance dans une critique féroce système hyper centralisé bâti par Poutine : un modèle à bout de souffle, dit-il.
Hasard ou avertissement ? Le jour même, l’administration fiscale de la région de Krasnoiarsk se manifeste à propos d'un contentieux vieux de trois ans pour réclamer deux milliards de roubles d’arriérés, 50 millions d’euros.
Il n’en fallait pas plus au quotidien Kommersant pour évoquer une ressemblance avec l’affaire Khodorkovski et titrer, ironiquement, « Prokhorov vient de faire sa véritable entrée en politique ! ».