Regain de tension franco-allemand autour d'EADS

A quelques mois de la passation de pouvoir entre le Français Louis Gallois et l'Allemand Tom Enders, à la tête du géant européen de l'aéronautique, le ministère allemand de l'Economie à demandé au futur patron d'EADS de ménager les intérêts allemands au sein du groupe. Ainsi, cinq ans après l’accord Sarkozy-Merkel censé mettre fin aux rivalités entre l’Allemagne et la France, la question du nationalisme industriel refait surface.

C'est dans un courrier directement adressé à Tom Enders, et révélé par la presse allemande ce vendredi, que Berlin fait part, sans fioritures, de son agacement.

Premier reproche : une répartition des postes jugée inégale entre Français et Allemands, à la tête du constructeur aéronautique. Berlin s'inquiète également de la volonté manifestée par le futur patron d'EADS de centraliser à Toulouse des compétences se trouvant aujourd'hui en Allemagne.

Enfin, le gouvernement allemand qualifie, toujours dans ce couturier, « d'inacceptable » le fait que les usines allemandes d'Airbus n'aient pas été renforcées.

Depuis la création du géant de l'aéronautique, il y a douze ans, ce n'est pas la première fois que les rivalités franco-allemandes viennent parasiter la direction du groupe. Mais jusqu'à présent, c'est plutôt le côté français qui était accusé d'interventionnisme.

Ce courrier du ministère allemand de l'Economie démontre qu'outre-Rhin également, les autorités politiques n'hésitent pas à monter au créneau pour la défense des intérêts nationaux.

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