Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
EADS a mis le pied dans le starting block, défiant son puissant concurrent américain. Mais pour ce second acte, sera-t-il plus chanceux qu’en 2008, quand après avoir gagné le marché de près de 40 milliards de dollars, le Pentagone l’avait invalidé à la suite de plaintes de Boeing ?
En annonçant la décision de participer à l’appel d’offre qui devra être soumis d’ici le 9 juillet, le directeur général de EADS-Amérique du Nord, Sean Keefe a assuré que l’A330 était le meilleur avion ravitailleur du monde. Le secrétaire à la Défense Robert Gates est du même avis : il avait dans le passé soutenu l’offre européenne. Mais l’avionneur américain ne manque pas d’influence politique, et en période de crise, la tentation protectionniste risque de pointer son nez.
Toutefois, lors de la visite de Nicolas Sarkozy en mars 2010, le président Obama a promis que le processus de sélection serait « ouvert, juste et transparent ». Après le départ de Northrop Grumman, EADS est a la recherche de nouveaux partenaires américains et aurait déjà reçu l’accord de poids lourds tels que General Electric et Honeywell. Avantage pour les Européens, leur avion-citerne, qui sera assemblé dans l’Alabama, – créant donc des emplois pour les Américains- existe déjà, alors que celui de Boeing, le B-767, n’est pour le moment qu’un avion en papier.