Avec notre envoyé spécial à Londres,
Une nouvelle capitale européenne dans le programme de François Hollande, mais cette fois encore le candidat socialiste ne rencontre que l’opposition. Le Premier ministre britannique David Cameron a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy. Même chose pour la chancelière allemande Angela Merkel. Elle n’aura pas le temps de voir Hollande avant le 6 mai, alors qu’il y a cinq ans elle avait reçu Ségolène Royal.
« Mais ce n’est pas un handicap », veut relativiser le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovicci, dans la voiture-bar de l’Eurostar, qui file vers Londres. Il fait la liste des soutiens européens de Nicolas Sarkozy, Cameron à Londres, Merkel à Berlin, Rajoy à Madrid… Le candidat du peuple est d’abord celui des élites conservatrices. « Ça le marque terriblement à droite », poursuit Pierre Moscovicci, qui évoque des soutiens embarrassants.
Mais pourquoi cet ostracisme, vis-à-vis du candidat socialiste ? Réponse diplomatique et ironique : « Je suis sûr que la diplomatie française fait des efforts pour que ces rencontres aient lieu ». Alors y a-t-il des pressions de Nicolas Sarkozy ? « Je ne peux pas vous répondre », aurait répondu l’ambassadeur d’un grand pays.
L’équipe Hollande veut donc faire bonne figure, et s’essaye même à la pirouette, au risque de frôler l’arrogance : François Hollande rencontrera ses leaders une fois qu’il sera élu.