Russie : le journal d’opposition «Novaïa Gazeta» obligé de bloquer ses activités

Après la radio indépendante Echo de Moscou et la télévision privée Dojd, la semaine dernière, c’est au tour du journal d'opposition Novaïa Gazeta de traverser une phase de turbulences. La direction ne peut plus payer les salaires des employés : les comptes du propriétaire du journal ont été bloqués.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

La presse russe s’interroge : est-ce un nouveau signal du pouvoir adressé à un journal jugé trop indépendant ? Pour l’un des propriétaires du tri-hebdomadaire, Mikhaïl Gorbatchev, les choses sont claires : « Cela montre encore une fois que la presse libre reste en travers de la gorge du pouvoir. Mais Novaïa Gazeta a vu pire, elle travaille et j’en suis sûr, va continuer à travailler », soutient l’ancien président soviétique.

L’homme d’affaires Alexander Lebedev, qui possède 49% des parts de Novaïa Gazeta avec Mikhaïl Gorbatchev, affirme qu’il est dans l’incapacité de financer le journal depuis que 130 inspecteurs ont investi sa banque, bloquant ainsi toutes ses activités. Le siège de la banque NRB et plusieurs de ses filiales sont sous le coup de vastes contrôles financiers depuis vendredi 17 février dernier.

Alexander Lebedev, qui possède aussi deux journaux britanniques, a expliqué qu’il allait chercher à vendre certains de ses actifs pour continuer à financer Novaïa Gazeta.

En attendant, les salaires ont été suspendus pour un mois mais le journal continuera de paraître : c’est ce que promet la société des journalistes qui dénonce dans un communiqué les « pressions de fonctionnaires corrompus ».

De son côté, le rédacteur en chef Dimitri Mouratov, affirme que Novaïa Gazeta remplira ses obligations envers ses lecteurs en continuant en particulier de mener des enquêtes sur la corruption.

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