Avec notre correspondante à Moscou, Anatasia Becchio
Dans les couloirs d’Echo de Moscou, les haut-parleurs diffusent l’interview du rédacteur en chef, Alexei Venediktov. Récemment, Vladimir Poutine s’en était pris en des termes crus à cette radio qui cultive un ton indépendant.
Après son éviction du conseil d'administration, Alexei Venediktov tente de rassurer ses journalistes et ses auditeurs : il reste aux commandes de la rédaction, qui ne changera pas de ligne éditoriale… « En vertu de la loi de la fédération de Russie, la politique rédactionnelle est définie par le rédacteur en chef. Il est assis là, devant vous, il ne m'est rien arrivé depuis la nuit dernière... et mes vues sur la politique rédactionnelle n'ont pas changé. Si Poutine avait pris la décision de me limoger, je pense que le conseil de direction m'aurait déjà limogé », déclare-t-il cranement.
Il n’en reste pas moins que cet épisode témoigne d’une certaine crispation à la veille de l’élection présidentielle, selon le rédacteur en chef adjoint de la radio, Serguei Buntman.
Le porte-parole de Vladimir Poutine a rapidement réagi pour assurer que les changements initiés par Gazprom au sein d’Echo Moscou, n’avaient aucun lien avec les critiques formulées par le Premier ministre contre la station.