Inquiétude dans les médias indépendants en Russie

En Russie, l'annonce de l'éviction du rédacteur en chef de la radio Echo de Moscou, Alexei Venediktov, par la direction de Gazprom-media, une filiale du géant gazier qui possède 66% des parts de la radio, a soulevé l'inquiétude dans les médias indépendants. Dans un paysage médiatique très contôlé et verrouillé, cette station continue à livrer des points de vue indépendants... mais les journalistes redoutent une amorce de reprise en main par l'actionnaire principal.

Avec notre correspondante à Moscou, Anatasia Becchio

Dans les couloirs d’Echo de Moscou, les haut-parleurs diffusent l’interview du rédacteur en chef, Alexei Venediktov. Récemment, Vladimir Poutine s’en était pris en des termes crus à cette radio qui cultive un ton indépendant.

Après son éviction du conseil d'administration, Alexei Venediktov tente de rassurer ses journalistes et ses auditeurs : il reste aux commandes de la rédaction, qui ne changera pas de ligne éditoriale… « En vertu de la loi de la fédération de Russie, la politique rédactionnelle est définie par le rédacteur en chef. Il est assis là, devant vous, il ne m'est rien arrivé depuis la nuit dernière... et mes vues sur la politique rédactionnelle n'ont pas changé. Si Poutine avait pris la décision de me limoger, je pense que le conseil de direction m'aurait déjà limogé », déclare-t-il cranement.

Il n’en reste pas moins que cet épisode témoigne d’une certaine crispation à la veille de l’élection présidentielle, selon le rédacteur en chef adjoint de la radio, Serguei Buntman.

Le porte-parole de Vladimir Poutine a rapidement réagi pour assurer que les changements initiés par Gazprom au sein d’Echo Moscou, n’avaient aucun lien avec les critiques formulées par le Premier ministre contre la station.
 

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