Une centaine de manifestants à Moscou pour défendre la liberté de la presse

« On n'est pas nombreux, mais on est courageux », disaient les quelque 100 personnes qui manifestaient ce dimanche 5 décembre place Pouchkine à Moscou. Sous forte surveillance policière, ils défendaient la liberté de la presse et les autres droits civiques, un mois après l'agression d'un journaliste du quotidien Kommersant, Oleg Kachine. Il faut savoir que plus de 300 journalistes ont été tués en Russie depuis la chute de l'URSS en 1991.

Avec notre correspondante à Moscou, Madeleine Leroyer

Alexeï Simonov, président du Fonds pour la défense de la transparence (Glasnost), l’équivalent russe de Reporters sans Frontières, contemple la petite foule transie, à peine une centaine de personnes, sur la place Pouchkine. « Si nous faisions une minute de silence pour chaque journaliste tué, il nous faudrait nous taire pendant 6 heures ! Il faut que nous soyons plus nombreux. Il faut que nous établissions le contact avec la société. »

Une société qui se méfie des journalistes, qui dans l’ensemble reste indifférente à leur sort. Pour changer cela, les manifestants ont inventé ce slogan : « Tuer un journaliste, c’est tuer ses lecteurs ».

Pour Anatoly Globa Mikhalenko, organisateur de la manifestation : « on tabasse un journaliste non pas pour ce qu’il a écrit, dit ou filmé, mais par ce que cela a été lu, étendu ou regardé. Les tabassages, les mutilations, les meurtres, ça suffit ! ».

Héros malgré lui Oleg Kashine suit cette mobilisation depuis son lit d’hôpital. Il dit sa reconnaissance mais aussi son malaise sous sa casquette de victime. Il n’a qu’une hâte, être de retour dans sa rédaction.

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