Un deuxième journaliste agressé en Russie, Oleg Kachine toujours dans le coma

L'Union européenne juge inacceptable le passage à tabac de journalistes. Réaction qui intervient alors qu'un 2e journaliste russe, Anatoli Adamtchouk, a été agressé et grièvement blessé dans la banlieue de Moscou dans la nuit de dimanche à lundi 8 novembre par deux inconnus. Cette agression s'est produite 3 jours après le passage à tabac dont a été victime le correspondant du quotidien Kommersant, Oleg Kachine. Après avoir subi plusieurs opérations, il est toujours maintenu dans un coma artificiel. Depuis son agression, ses proches et ses collègues se succèdent devant le siège de la police de Moscou pour réclamer que les exécutants et les commanditaires de l'attaque soient retrouvés.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Ioulia fait le piquet depuis plus de deux heures sous la pluie devant le siège de la police de Moscou. Oleg Kachine est un ami, c'est même grâce à lui qu'elle est devenue journaliste. « Il m'a appris à m'en tenir toujours à la même ligne. Je me disais parfois qu'il fallait peut-être que j'écrive de manière plus édulcorée, que j'arrondisse les angles dans mes publications et lui me disait qu'il ne fallait pas le faire. Il disait qu'il y avait un danger, mais que la peur ne devait pas empêcher de terminer ce qu'on  avait entrepris ».

Marianna travaille pour la chaîne de télévision Russia Today. Elle s'inquiète pour l'avenir de son métier. « Le journalisme est une profession très dangereuse surtout en Russie, où le sentiment d'impunité prend de telles proportions que ça n'est simplement plus possible », déplore-t-elle.

Vladimir lui, est un militant de l'opposition. Dans ses mains, une grande affiche où l'on peut lire : « Le journaliste Oleg Kachine a été tabassé, je réclame que les exécutants et les commanditaires de l'attaque soient retrouvés ». Il veut croire que son action peut faire bouger les choses : « Notre protestation a une portée, elle a attiré l'attention de nombreuses personnes et même du président russe et je pense que la prochaine fois, ceux qui voudront commettre de tels actes y réfléchiront à deux fois ».

Dans un entretien au journal Rossijskaya Gazeta, le président russe assure que les coupables de l’agression du journaliste seront punis.

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