Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Ioulia fait le piquet depuis plus de deux heures sous la pluie devant le siège de la police de Moscou. Oleg Kachine est un ami, c'est même grâce à lui qu'elle est devenue journaliste. « Il m'a appris à m'en tenir toujours à la même ligne. Je me disais parfois qu'il fallait peut-être que j'écrive de manière plus édulcorée, que j'arrondisse les angles dans mes publications et lui me disait qu'il ne fallait pas le faire. Il disait qu'il y avait un danger, mais que la peur ne devait pas empêcher de terminer ce qu'on avait entrepris ».
Marianna travaille pour la chaîne de télévision Russia Today. Elle s'inquiète pour l'avenir de son métier. « Le journalisme est une profession très dangereuse surtout en Russie, où le sentiment d'impunité prend de telles proportions que ça n'est simplement plus possible », déplore-t-elle.
Vladimir lui, est un militant de l'opposition. Dans ses mains, une grande affiche où l'on peut lire : « Le journaliste Oleg Kachine a été tabassé, je réclame que les exécutants et les commanditaires de l'attaque soient retrouvés ». Il veut croire que son action peut faire bouger les choses : « Notre protestation a une portée, elle a attiré l'attention de nombreuses personnes et même du président russe et je pense que la prochaine fois, ceux qui voudront commettre de tels actes y réfléchiront à deux fois ».
Dans un entretien au journal Rossijskaya Gazeta, le président russe assure que les coupables de l’agression du journaliste seront punis.