Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Arrêter la terreur ! », « Le mot est plus fort que l’acier », c’est ce que l’on pouvait lire sur les banderoles déployées par les manifestants. Dans la foule, beaucoup de jeunes journalistes, des amis d’Oleg Kachine, mais aussi de simples lecteurs.
Natalia tient une pancarte à la main sur laquelle il est écrit : « Lorsqu'on tabasse un journaliste on tabasse son lecteur ». « En tant que lectrice, j’ai besoin d’une information vraie et juste. Confie-t-elle. Et cette information, on ne peut l’obtenir que de certains journalistes, des journalistes courageux, qui ne se compromettent pas et qui le payent même de leur vie et cela me rend triste et amère ».
Les autorités russes affichent la volonté de résoudre cette affaire. Le président Medvedev a promis de retrouver les auteurs de l’agression. Un projet de loi est à l'étude pour alourdir les peines en cas d'attaque contre un journaliste.
Autant de raisons d’être optimiste pour Dimitri Mouratov, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire d’opposition Novaya Gazeta. « Je suis un optimiste informé. Je pense qu'il ne faut préjuger de rien. Lorsque la société commence à prendre en main son destin, lorsqu'elle commence à exercer une pression, je suppose qu'il est possible de faire quelque chose ».
L’affaire de l’agression du journaliste du quotidien Kommersant a été confiée à une unité d'élite du comité d'enquête du parquet. Cette même structure vient de reprendre l'enquête sur l'attaque dont a été victime Mikhaïl Beketov, rédacteur en chef d'un journal de la banlieue de Moscou qui se bat contre la construction d'une autoroute. Une affaire qu’Oleg Kachine avait lui aussi couverte.