Avec notre correspondante à Moscou, Xenia Bolchakova
Ils ont défilé toute la journée devant la préfecture centrale de Moscou, des militants, des mouvements d’opposition, des collègues de la rédaction de Kommersant et de simples lecteurs venus dire leur soutien à Oleg Kachine, le portrait du journaliste sur des pancartes et un seul slogan : « Nous exigeons que l’on retrouve les commanditaires et les exécutants ».
Dans la nuit, Kachine a été violemment tabassé par deux inconnus : fractures des tibias, de la mâchoire, blessé au crâne, les médecins l’ont plongé dans un coma artificiel et ont dû lui amputer les doigts complètement écrasés par ses assaillants.
Une attaque qui semble directement liée à son activité journalistique. Oleg Kachine a couvert ces derniers mois l’affaire de la forêt de Khimki. Des écologistes y ont engagé un bras de fer contre les autorités pour éviter le tracé d’une autoroute exigeant l’abattage de centaines de milliers d’arbres.
Au plus haut sommet de l’Etat, la réaction ne s’est pas fait attendre non plus. Le président russe Dmitri Medvedev a souhaité au journaliste un rétablissement rapide et promis à ses proches une enquête poussée supervisée directement par le Kremlin.
Une promesse difficile à croire. Depuis l’an 2000, dix-huit journalistes ont été assassinés en Russie. Aucun de ces crimes n’a à ce jour été élucidé.