Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
C’est leur seconde visite en moins d’un mois : cinq représentants de l’AIEA sont de nouveau en Iran depuis dimanche soir. L’Agence dénonce publiquement depuis novembre la portée militaire clandestine du programme nucléaire civil de la République islamique. Elle exige des réponses concrètes à toute une série de questions, afin de pouvoir lever les inquiétudes de son Conseil des gouverneurs, réuni de nouveau le 5 mars prochain.
La Russie presse l’Iran de faire un geste envers l’AIEA. Le contexte actuel est délétère. Il est hors de question pour Moscou de laisser l’agence affirmer dans 15 jours que le régime iranien n’a pas voulu expliquer pourquoi il testait des explosions sur son site fermé de Parchin. Ou pourquoi, on a retrouvé des modèles d’ogives nucléaires sur les ordinateurs de ses scientifiques qui sont censés faire de la recherche médicale.
Plusieurs grands pays modérés du mouvement des non-alignés poussent également l’Iran à coopérer de nouveau. Les Occidentaux n’excluent pas que l’Iran laisse cette semaine l’AIEA accéder à des sites jusqu’ici inaccessibles, ou qu’il donne deux ou trois réponses concrètes aux questions soulevées par le dernier rapport de l’agence.
L’Europe tout comme les États-Unis craignent que l’Iran gagne encore six mois. Désormais on compare même le dossier du nucléaire iranien à un chewing-gum diplomatique : depuis plus de dix ans, on peut l’allonger à l’infini… il ne semble jamais vouloir céder.