Crise de la dette: en Grèce, les plans successifs n'arrivent pas à convaincre la population

Plusieurs milliers de citoyens grecs ont encore manifesté leur colère ce dimanche 19 février devant le Parlement pour vilipender la cure d'austérité draconienne qu'ils subissent depuis des mois. Ce 20 février, les ministres des Finances de la zone euro devraient approuver un deuxième plan d'aide en faveur de la Grèce d'un montant de 130 milliards d'euros. Mais personne n'attend de ce nouveau plan qu'il règle rapidement tous les problèmes économiques grecs.

C'est, ce lundi 20 février, une réunion cruciale pour la Grèce, car en dépit du vote favorable du Parlement au nouveau plan d'austérité la semaine dernière, les institutions européennes et le FMI (Fonds monétaire international) ont posé de nouvelles conditions et en attendant, le versement du nouveau prêt promis en échange de ce programme est suspendu. Or, ce prêt est absolument nécessaire à la Grèce, car dès le mois prochain l'Etat doit faire face à 14 milliards et demi d'euros d'obligations qui arrivent à échéance et qu'il n'a pas, pour l'heure, les moyens de rembourser.

En fait, Bruxelles et le FMI exigeaient ces derniers jours de trouver de nouvelles économies budgétaires à hauteur de 325 millions d'euros. Le gouvernement grec a annoncé samedi qu'il allait pour cela couper dans les caisses de retraites principales et complémentaires, c'est-à-dire que les pensions supérieures à 1 300 euros mensuels vont subir une baisse de 12%, après avoir été déjà diminuées de 10% environ en 2010.

Ces exigences à répétition sont vécues comme une humiliation par la population. Et en même temps, quel que soit le nombre d'engagements demandés par Bruxelles, rien n'est définitif. Si les élections anticipées prévues en avril 2012 sont maintenues, le programme d'austérité pourrait être rediscuté.

A ce sujet, le chercheur en sciences politiques, Gerassimos Moschonas estime que, « s’il y a un nouveau gouvernement en Grèce avec un nouveau mandat, et surtout si ce mandat est fort, tout va être remis sur la table. D’ailleurs, ce mémorandum est un programme économique. Et puisqu’il s’agit d’un programme économique, ce programme économique est toujours négociable, par définition même, au sein du gouvernement grec ».

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