Des élections anticipées : c'était ce qu'avait promis le gouvernement Papademos lorsqu'il a été formé dans l'urgence, en novembre dernier, car ce gouvernement de coalition dirigé par un ancien gouverneur de la Banque de Grèce ne correspond à aucun mandat des électeurs. Le scrutin avait d'abord été annoncé pour février puis, devant les difficultés des négociations autour de l'effacement d'une partie de la dette et de la mise en route d'un nouveau plan d'austérité, il avait été repoussé.
Le Pasok sous les 10%
C'est donc officiel : ce sera pour avril. Et ce seront sans nul doute les élections les plus incertaines que la Grèce aura connues depuis la fin de la dictature en 1974. Car le bipartisme, qui a marqué la vie politique ces 30 dernières années, socialistes du Pasok d'un côté, droite de Nouvelle démocratie de l'autre, est en train de voler en éclats. D'après un sondage paru la semaine dernière, le Pasok est même passé sous la barre des 10% d'intentions de vote.
Preuve de cet égarement, un nombre inattendu de députés ont refusé dimanche de suivre la discipline de parti lors du vote sur la cure d'austérité, et ils sont une vingtaine de chaque côté à s'être retiré de leurs groupes parlementaires. Une chose est certaine, on va assister dans les prochains mois à une recomposition du paysage politique grec, où les partis de gauche, des communistes à la gauche réformatrice, pourraient jouer un rôle important. Ils n'ont d’ailleurs jamais été aussi haut dans les sondages.