Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Les gens ont commencé à se rassembler dès la fin de la matinée. Les syndicats ont branché les haut-parleurs, les uns et les autres distribuaient des tracts. Mais le cœur n'y était pas. Place Syntagma, on est remontés contre le gouvernement grec, contre les députés, contre le système et contre Bruxelles.
« En ce moment, on se croirait dans un pays sous-développé. Voilà à quoi ils nous abaissent ! Ce n'est pas l'Europe, ça. L'Europe est une très belle chose, malheureusement on ne peut pas dire que se soit digne de l'Europe ce qui se passe ici », déplore une femme.
Certains s'interrogent. Pourquoi s'attaquer maintenant aux salariés du secteur privé ? Ce n'est pas cela qui va faire remonter les recettes fiscales de l'Etat. Et pourquoi exiger sans relâche des efforts à un pays qui ne représente que 3% du PIB européen ?
Un homme en colère s’indigne : « On n'attend plus rien de l'Europe. Ils nous ont tous tourné le dos maintenant. Et les mensonges qu'on nous raconte, on a cessé d'y croire. Par contre, on a essayé de rester dignes, on est des hommes. Ils ne nous traitent même plus comme des êtres humains. »
Cet homme est sans domicile fixe depuis trois ans. Il est aidé par des organisations humanitaires. De nombreux foyers grecs endettés risquent de connaître le même sort si les baisses de salaire continuent et si l'on ne trouve pas le moyen d'enrayer le chômage.