Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Le tribunal de l'homme, c'est sa conscience, et ma conscience à moi est tranquille ». Cette citation du philosophe allemand Immanuel Kant, Baltasar Garzon l'a reprise à son compte. C'est son sentiment au sortir du procès, où il est accusé d'avoir enquêté sur les crimes du franquisme en 2007 et en 2008.
L'accusation estime qu'il a agi par mauvaise foi, « car le magistrat devait savoir que les lois d'amnistie de 1977 interdisent de se pencher judiciairement sur la dictature de Franco ». L'accusation lui reproche aussi de ne pas avoir retenu les massacres perpétrés par les communistes comme celui de Paracuellos, près de Madrid dans les années trente.
Mais Garzon, lui a justifié avec force son audace. « J’ai agi pour les victimes. Je le referai en cas de besoin ». Le magistrat pense que Franco a commis des crimes contre l'humanité qui, par définition, sont imprescriptible.
Reste à voir ce que réservera le verdict. Garzon risque 15 ans d'interdiction d'exercer en Espagne, et autant voire plus dans une autre affaire, de corruption cette fois-ci. Autant dire que ses chances de s'en sortir sont maigres.