Manifestation de soutien au juge Garzon à Madrid

Des milliers de manifestants s'étaient donné rendez-vous ce dimanche 29 janvier 2012 dans le centre de Madrid pour afficher leur soutien au juge Baltasar Garzon. « Garzon, ami, le peuple est avec toi », scandaient les Espagnols descendus dans la rue. Le magistrat est poursuivi pour avoir lancé une enquête en 2008 sur le sort de milliers de disparus durant la guerre civile espagnole et la dictature franquiste et ce, en violation d'une loi d'amnistie votée en 1977.

Artistes, représentants syndicaux et responsables politiques de gauche ont ouvert le cortège avec une banderole portant le slogan « Solidaires avec Garzon. Contre les crimes du franquisme ». Certains manifestants brandissaient des photos de membres de leur famille, fusillés pendant la guerre civile ou victimes de la répression franquiste.
Sur une scène, des comédiens ont lu des poèmes de figures de la lutte contre le franquisme, Federico Garcia Lorca, Rafael Alberti ou Antonio Machado. 

Pour le poète Luis Garcia Montero, « c'est une honte qu'on ait, en Espagne, sur le banc des accusés, le juge qui a voulu, sur demande des victimes, enquêter sur les crimes du franquisme ». Saisi en 2006 par des associations de défense des victimes, le juge Baltasar Garzon a enquêté sur le sort de 114 000 disparus, avant de renoncer en 2008, face à l'opposition du parquet. Le magistrat est accusé d'avoir enfreint la loi d'amnistie votée en octobre 1977, censée imposer un pacte du silence sur les années de guerre civile et de franquisme. Un tabou que le juge a tenté de briser au grand dam de la droite conservatrice.

Le procès s'est ouvert mardi 24 janvier 2012. Le parquet du Tribunal suprême a requis son acquittement, suivant l'argumentation de la défense. Le procès devrait reprendre mardi 31 janvier avec la déposition du juge Garzon. ce dernier est également mis en cause dans deux autres affaires, l'une concernant des écoutes illégales, l'autre où il sera jugé pour corruption passive. Une accumulation d'affaires qui vise selon lui à le « discréditer ».

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