En Espagne, la défense et le parquet demandent l’annulation du procès Garzon

Le juge espagnol Baltasar Garzon se retrouve une nouvelle fois sur le banc des accusés ce mardi 24 janvier 2012. Il lui est reproché d'avoir outrepassé ses fonctions en enquêtant sur les crimes perpétrés sous la dictature franquiste (1939-1975). Le procès porte sur sa décision en octobre 2008 de se déclarer compétent pour enquêter sur la disparition des victimes du franquisme alors qu'il était juge d'instruction de l'Audience nationale. La défense et le parquet demandent le classement du procès.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

« Insolite et insoutenable ». Ce sont les termes employés par le parquet pour qualifier le dossier d'instruction contre le juge Garzon. Autant dire que le parquet pense de la même façon que l'avocat du « juge étoile », à savoir que l'accusation est bancale, mal construite et peu crédible.

Cela remet-il pour autant en cause le procès contre celui qui avait osé enquêter sur les crimes du franquisme ? Pas tout de suite en tout cas. Sauf surprise, le juge Baltasar Garzon devra de nouveau se rendre au Tribunal suprême à la fin du mois.

Si le juge Garzon est finalement jugé coupable, il risque jusqu'à vingt ans d'interdiction d'exercer en Espagne, ce qui signifierait la fin de sa carrière. S'il est innocenté, le turbulent magistrat n'est pas pour autant tiré d'affaire : il risque une condamnation similaire dans un autre procès où il est accusé d'avoir ordonné des écoutes illégales à des avocats dans une affaire de corruption.

Garzon affronte un troisième procès pour prévarication, cette fois-ci pour avoir supposément favorisé une grande banque espagnole. Trois procès au même moment, cela fait beaucoup pour un seul homme. « Le super juge » en sortira difficilement indemne. 

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