Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Reçu les bras ouverts à Buenos Aires, Baltasar Garzon a salué le travail fait par la justice argentine pour juger les crimes de la dictature. Mais aussi pour établir la vérité sur le terrible attentat contre la mutuelle juive AMIA, qui a fait 85 victimes en juillet 1984, et pour lequel des mandats d’arrêts internationaux ont été lancés contre des responsables iraniens.
Deuxième orateur à s’exprimer au siège de la mutuelle pour le 16e anniversaire de l’attentat, le juge espagnol a également été l’objet d’un hommage à l’ancienne école de la mécanique de la Marine, l’un des plus terribles centres de détention clandestins de la dictature, aujourd’hui lieu de mémoire.
Tous les référents argentins de la lutte pour les droits de l’homme étaient là pour saluer un ami. On n’oublie pas ici que Garzon a engagé des poursuites contre les anciens militaires quand les lois d’amnistie, dérogées depuis, interdisaient de les juger sur place.
Toujours bien accueilli à Buenos Aires, le juge espagnol compte aussi sur le soutien de Cristina Fernandez de Kirchner. En mai 2010, alors que la présidente argentine se trouvait à Madrid, elle avait tenu à témoigner sa solidarité quelques jours après la suspension du magistrat par le Tribunal supérieur de justice de son pays.