Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Garzon, le peuple espagnol est avec toi ! ». Les protestations de dizaines de manifestants n’ont servi à rien : le célèbre Baltasar Garzon a été suspendu de ses fonctions. Il a été inhabilité jusqu'à nouvel ordre.
Le magistrat traîne trois casseroles, mais il n’y a qu’une raison à cette décision : avoir osé instruire un procès contre le régime franquiste et ses crimes. Or d’après le tribunal suprême, il ne pouvait pas le faire puisqu’il existe en Espagne des lois d’amnistie, des lois votées en 1977 qui interdisent de rouvrir ces pages noires de l’histoire espagnole.
C’est en 2008 que Garzon a pris cette initiative et, depuis l’an dernier, sa suspension flotte dans l’air avec des plaintes déposées par des groupuscules d’extrême droite.
Son procès aura lieu en juillet ou en septembre. Mais d’ores et déjà, il est presque acquis que le juge qui avait fait arrêter Pinochet en 1998 ne remettra plus les pieds dans son bureau de l’Audience nationale où il exerce depuis vingt-deux ans.