En Espagne, le juge Garzon sera jugé pour son enquête sur le franquisme

Le juge d'instruction espagnol Baltasar Garzon sera jugé pour prévarication pour avoir voulu enquêter sur les disparus de la guerre civile espagnole et de la dictature franquiste (1936-1975) en bravant une loi d'amnistie générale. Il comparaîtra devant le Tribunal suprême espagnol.

Avec notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard

Le juge Garzon sera finalement jugé par ses pairs. Il est accusé d’avoir outrepassé ses droits et d’avoir sans compétence engagé une procédure contre la dictature du franquisme au nom des personnes disparues, victimes du régime.

C’est en 2008 que le juge s’était déclaré compétent pour enquêter sur les disparitions qualifiées de crime contre l’humanité.

Le juge fera appel. Quant aux plaignants, la phalange espagnole et d’autres mouvements d’extrême droite, ils devront présenter une accusation solide. Les deux parties disposent d’un délai de dix jours.

Le juge Garzon est aussi poursuivi dans deux autres affaires : l’une d’entre elles de corruption, le magistrat étant soupçonné d’avoir obtenu l’appui d’une banque espagnole pour financer des cours donnés à l’université de New-York.

Il est tout de même surprenant que, ni dans l’affaire Pinochet, ni pour ETA (l’organisation terroriste basque), personne n’ait réussi à déstabiliser le juge tenace et, jusqu’alors, au-delà de tout soupçon.

Certains parlent de cabale. Baltasar Garzon risque de 12 à 20 ans d’inhabilité professionnelle.
 

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