Espagne : le juge Balthazar Garzon passe devant la justice de son pays

Le juge Garzon doit rendre des comptes, ce mardi 24 janvier 2012, devant la justice espagnole. Il est accusé d'avoir enfreint une loi d'amnistie en lançant une enquête sur la disparition de plus de 100 000 personnes pendant la guerre d'Espagne et sous le régime franquiste.

Il ne s'agit pas de n'importe quel juge : Balthazar Garzon a la carrure d'un justicier international. Son parcours est exemplaire. Né en 1955, en Andalousie dans une famille pauvre, il fut boursier avant d'entrer au séminaire et de poursuivre des études de droit. Il entre à l'Audience nationale, la plus haute instance pénale, en 1988, et se fait connaitre en 1998 en délivrant un mandat d'arrêt international contre le dictateur chilien Augusto Pinochet. Il poursuivra également les membres de la junte argentine ou encore Oussama ben Laden, et s'attaquera avec succès au financement de l'organisation terroriste basque ETA.

Il est poursuivi aujourd'hui par des organisations d'extrême droite qui lui reprochent d'avoir lancé une enquête sur les crimes commis par les franquistes, des crimes que le juge Garzon considère comme imprescriptibles. Il est également, depuis le 17 janvier, accusé de prévarication pour avoir mis sur écoutes des suspects et leur avocat dans le cadre d’une enquête sur un réseau de corruption lié au Parti populaire, le parti au pouvoir.

Suspendu de ses fonctions depuis 2010, Balthazar Garzon risque une interdiction d'exercer pendant 20 ans. Il est aujourd’hui consultant en Colombie pour la Cour pénale internationale.

Partager :