Ce sont vingt et un témoins qui doivent prendre la parole devant les sept juges du Tribunal suprême, parents de victimes ou membres d'associations oeuvrant pour la mémoire des vaincus de la guerre civile espagnole. Parmi les premiers témoins à témoigner mercredi 1er février, deux femmes âgées, qui ont raconté la disparition brutale de leurs parents.
«La Cour suprême espagnole entend les victimes du franquisme, au cours d’un procès qui paradoxalement est intenté contre le juge Balthazar Garzon, qui a justement essayé d’enquêter sur ces crimes, explique Emilio Silva, le président de l'Association pour la récupération de la Mémoire historique. C’est la première fois qu’on peut entendre ces témoignages, et c’est grâce aux avocats de Garzon, qui plaident sur le droit du juge à lancer ses investigations.»
Il explique comment les avocats ont été autorisés à appeler à la barre quinze familles de disparus, ainsi que des représentants d’associations : «Ces personnes vont pouvoir témoigner sur ce qu’elles ont vécu dans leurs familles, mais également quand elles ont participé à l’exhumation des corps des fosses communes, ou aidé à la recherche des disparus».
On estime à plus de 100 000 personnes le nombre de disparus du franquisme.