Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu
A 43 ans, Mihai Razvan Ungureanu est ce que l’on appelle un homme discret. Même s’il est connu et respecté en Roumanie, il donne rarement des interviews et ne participe presque jamais à des réunions publiques. Sa discrétion s’explique en partie par son métier, car cela fait quatre ans que cet historien de formation dirige le service roumain des renseignements extérieurs.
Position difficile
Avant cela, il avait été ministre des Affaires étrangères pendant un an. Sa nomination suscite toutefois beaucoup de commentaires. Certains médias, comme le site d’actualités Hotnews, estiment que le choix est contestable, car dans une démocratie consolidée, on ne peut pas passer de statut de chef des espions à celui de chef du gouvernement.
D’autres journalistes affirment au contraire que les services secrets roumains n’ont plus rien à voir avec la sinistre Securitate de Nicolae Ceausescu et que cette nomination représente un signe de normalité.
Quoi qu’il en soit, la tâche du nouveau Premier ministre n’est pas facile. Il doit vite former une équipe gouvernementale et la présenter devant le Parlement. L’opposition de centre-gauche a d'ores et déjà annoncé qu’elle ne voterait pas en faveur du nouveau gouvernement et réclame la tenue d’élections anticipées.