Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu
Cela faisait plus de dix ans que la Roumanie n’avait pas connu de telles manifestations. Tout a commencé jeudi 13 janvier au soir : au début, les manifestants ont protesté contre le projet de réforme du système médical, qui visait la privatisation des urgences. Alors que le gouvernement a retiré le lendemain la reforme de l’assurance maladie, plusieurs milliers de Roumains ont commencé à descendre dans la rue, à Bucarest et dans d’autres grandes villes, comme Brasov, Timisoara et Iasi.
Pendant tout le week-end, les manifestants ont réclamé des élections anticipées et la démission du président Traian Basescu, considéré comme le principal responsable de la situation du pays. Frappée de plein fouet par la crise économique, la Roumanie a pris, voici un an, des mesures d’austérité draconiennes, comme la baisse de 25% des salaires dans le secteur public.
Aujourd’hui, la situation générale est en train de s’améliorer, avec une croissance de 2% enregistrée en 2011. Mais pour la plupart des Roumains, cette croissance n’est pas encore visible dans la vie de tous les jours. Selon une étude européenne, la Roumanie est le pays le plus pauvre d’Europe, près d’un Roumain sur deux étant considéré comme pauvre ou au bord de l’exclusion sociale.
Ce dimanche après-midi, 15 janvier 2012, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre dans la capitale, faisant plus d'une trentaine de blessés.