Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu
Pour le ministre roumain des Affaires étrangères c’était la phrase de trop. Diplomate de carrière, Teodor Baconschi était pourtant connu pour ses sorties peu diplomatiques.
Voici quelques mois déjà il avait provoqué une polémique en déclarant qu’il y avait deux Roumanie : « Celle qui travaillait et celle qui faisait la manche ». Il y a quelques jours, il avait récidivé, en utilisant des mots très durs contre les manifestants après des incidents violents place de l’Université. Le ministre avait parlé sur son blog de« banlieues violentes et ineptes », des propos qui avaient attisé la colère des manifestants.
Confronté à la pression de la rue et à la contestation de l’opposition qui réclame des élections anticipées, le Premier ministre a donc sacrifié Teodor Baconschi. Une révocation qui s’est passé, elle aussi, de manière peu commune. En effet, c’est par texto que le chef du gouvernement a annoncé au ministre son limogeage, celui-ci participant à une réunion à Bruxelles.
Il faut dire que ce sacrifice ne semble pas impressionner l’opposition de centre-gauche qui continue à réclamer la démission du gouvernement.