Avec notre correspondant à Berlin, Patrick Thibaut
Caissières, femmes de ménage ou plongeurs dans les restaurants : beaucoup de tâches nécessitant de faibles qualifications sont en Allemagne des « mini-jobs ». En clair, le salarié touche 400 euros par mois maximum qui peuvent venir s’ajouter à l’aide sociale ou à un emploi classique. Les charges sociales disparaissent quasiment pour les employeurs. Les employés sont dispensés de cotisations mais n’ont pas non plus droit à des prestations chômage ou maladie.
Cette réforme, conçue sous le gouvernement de gauche de Gerhard Schröder à l’heure où le chômage atteignait des sommets en Allemagne, devait faciliter le retour des sans emploi dans le monde du travail.
L’étude présentée le 19 janvier par une fondation proche des syndicats tire un bilan noir des « mini-jobs » et réclame purement et simplement leur suppression. Pour ses auteurs, la réforme, au lieu d’être une passerelle vers le marché de l’emploi traditionnel, n’a conduit qu’à parquer les chômeurs dans un précariat mal payé et durable. Les entreprises sont accusées d’abuser de ces emplois bon marché pour elles.