Chômage en baisse : l’agence pour l'emploi allemande va réduire ses effectifs !

Le chômage recule sensiblement et l'Allemagne a retrouvé un niveau de chômage aussi faible qu’après la réunification, il y a vingt ans. Les entreprises recrutent et manquent même de main-d’œuvre qualifiée. Du coup, l’Agence fédérale pour l’emploi, chargée de trouver du travail à ceux qui en cherchent, va réduire ses propres effectifs.

De notre correspondant à Berlin,

Les derniers chiffres publiés durant la dernière semaine de juin 2011 ont confirmé la baisse continue du chômage en Allemagne. A cette date, 2,9 millions de personnes étaient concernées  -250 000 de moins en un an - soit 6,9% de la population active. L’Allemagne a retrouvé un niveau de chômage aussi faible qu’après la réunification il y a vingt ans. Le plein emploi, que les experts fixent à 5% de chômeurs en raison des fluctuations sur le marché du travail, est déjà à l’ordre du jour dans le sud du pays, le plus performant. En Bavière par exemple, on ne compte plus que 3,5% de chômeurs. L’économie allemande manque de main-d’œuvre qualifiée, qu’il s’agisse d’ingénieurs ou de médecins.

Pas de licenciements secs

Ces bonnes nouvelles ont un effet collatéral sur les effectifs de l’Agence fédérale pour l’emploi. Le nombre de ses salariés doit baisser d’ici 2015 : 10 000 postes sur les 115 000 que compte aujourd’hui cette structure doivent être supprimés. Un porte-parole de l’agence n’a pas exclu que cette réduction d’effectifs touche 17 000 postes. Cette évolution doit, en tout cas, se dérouler sans licenciements secs mais par le biais d’un non-renouvellement des départs en retraite et une non-reconduction des contrats à durée déterminée.

C’est avant tout le personnel administratif qui sera concerné et non pas les conseillers chargés de recevoir les chômeurs . Ce sont les régions sud du pays où l’économie est la plus florissante qui seront avant tout frappées par ces mesures. L’agence pour l’emploi retrouvera, après ces réductions d’effectifs, le nombre de salariés qu’elle avait avant la crise de 2008.

Cette évolution positive de l’emploi profite également aux comptes de l’Agence fédérale. Son déficit, cette année, devrait être inférieur aux 5,4 milliards d’euros initialement prévus. Son patron, Frank-Jürgen Weise, s’oppose toutefois à une baisse des cotisations chômage dont le niveau a déjà été ramené de 6,5 à 3% des salaires bruts en Allemagne. Il ne s’attend pas, sauf accident conjoncturel, à ce que la barre des trois millions de chômeurs soit à nouveau franchie ces prochains mois.

Néanmoins, le président de l’agence estime qu’à l’avenir, son organisation doit conserver une certaine marge de manœuvre. La baisse du chômage doit permettre ces prochaines années à l’agence, une fois le déficit actuel disparu, de réduire ses dettes.

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