Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
La lune de miel est terminée en Allemagne. La guerre des roses est ouverte. Il y a quelques mois encore, les patrons des grands groupes d’énergie allemands se frottaient les mains. Ils obtenaient du gouvernement allemand un prolongement de la durée d’utilisation de leurs centrales nucléaires. Une bonne affaire pour des infrastructures amorties et qui rapporteraient d’après les experts un million d’euros de bénéfices par jour.
Quelques mois plus tard, la chancelière Angela Merkel fait une volte-face après le traumatisme causé par la catastrophe de Fukushima dans son pays. En 2022, au plus tard, les dernières centrales nucléaires fermeront leurs portes.
Leurs exploitants n’apprécient pas et menacent de déposer plainte contre le gouvernement pour obtenir des dommages et intérêts compensant leurs pertes. Ils parlent de milliards d’euros. Ils s’insurgent notamment contre une nouvelle taxe. Pour eux, elle était liée à une prolongation de la durée de vie des réacteurs et perd sa raison d’être.
Le gouvernement veut rester serein. Le ministre de l’Economie a jugé la procédure légitime tout en se montrant sceptique sur les chances des industriels d’obtenir gain de cause.