Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
Anders Behring Breivik ne souhaitait pas subir une deuxième expertise psychiatrique. Ses avocats, une large partie des avocats des parties civiles, ainsi que les procureurs, n’en voulaient pas non plus. Tous estimaient que la première expertise très détaillée, validée par la commission médico-légale et qui concluait clairement à l’irresponsabilité pénale de Breivik, était suffisante.
La juge du tribunal d’Oslo a néanmoins désigné ce vendredi deux nouveaux experts psychiatres en justifiant sa décision par le souci de traiter cette affaire hors normes du mieux possible.
En commandant cette deuxième expertise, la cour va dans le sens de la société norvégienne qui a beaucoup débattu du diagnostic de Breivik qui souffre de schizophrénie paranoïde d’après la première expertise. De nombreux Norvégiens ne comprennent pas qu’un homme qui a préparé ses attaques de façon aussi méticuleuse pendant neuf années puisse être considéré comme non responsable de ses actes.
Le deuxième rapport devrait être rendu avant le 16 avril, date du début du procès. Si l’irresponsabilité pénale est confirmée, Anders Behring Breivik échappera très certainement à la prison pour être interné en hôpital psychiatrique. En revanche si la deuxième expertise contredit la première, sa responsabilité pénale sera la question centrale du procès.