Pour sa première apparition en public ce lundi depuis le 22 juillet, Anders Behring Breivik a soigné sa présentation : costume-cravate, collier de barbe, cheveux plaqués. L’apparence est impeccable et le personnage extrêmement calme, dès son entrée dans la salle d’audience.
L’auteur présumé des attaques s’exprime sereinement. Il explique que son emprisonnement est une méthode de torture inacceptable et qu’il ne reconnaît pas la légitimité de la justice norvégienne. Le juge l’interrompt, dès que ses propos ne concernent plus la question de son maintien en détention.
L’extrémiste reconnaît la responsabilité du massacre du 22 juillet en Norvège mais refuse de plaider coupable pour l’attentat d’Oslo et la tuerie d’Utoya.
A quelques mètres de là, une vingtaine de jeunes survivants du massacre d’Utoya et de parents de victimes, le scrutent du regard. L’émotion se lit sur leurs visages, mais ils n’en laissent transparaître aucune manifestation physique ni verbale. Breivik n’esquive pas leur regard.
En fin d’audience, il demande à pouvoir leur parler pendant quelques minutes. Le juge refuse. Le Norvégien de 32 ans quitte la salle, sous les yeux des survivants qui sont debout sur leur banc.
Eux, avaient besoin de le revoir pour exorciser leur peur. Lui, devra attendre son procès pour s’expliquer, sans doute en avril 2012.