Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel
«Cher Anders Behring Breivik, sache que tu as échoué». Ces mots sont ceux d’un jeune Norvégien de 16 ans, survivant de la fusillade de l’île d’Utøya, et qui a décidé d’écrire une lettre à son bourreau. «Tu as tué mes amis, écrit-il, mais tu n’as pas tué notre cause et nos opinions. Tu te présentes comme un héros, mais en fait tu as créé des héros. Tu as rassemblé les gens du monde entier. Sache que nous n’avons jamais été aussi unis que maintenant.»
Dix jours après la tragédie, le deuil domine toujours en Norvège. Le parterre de fleurs et de bougies devant la cathédrale à Oslo ne cesse de s’étendre. Les cérémonies d’hommage aux 77 victimes se succèdent. Leurs noms ont été lus dans l’enceinte du Parlement, en présence du roi, du gouvernement et de tous les députés réunis en session extraordinaire.
Les victimes vont être inhumées tout au long de la semaine et aux quatre coins du pays. Un membre du gouvernement sera présent à chacune des obsèques. Le dimanche 21 août a par ailleurs été décrété jour de deuil national.
Les partis politiques norvégiens se sont aussi entendus pour repousser au 13 août le début de la campagne pour les élections locales de septembre. Ils lanceront la campagne ensemble, dans des meetings communs, organisés dans chaque commune.